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29 août 2010 7 29 /08 /août /2010 15:17


 Le contrôle de l’exécutif était entre les mains du vizir. Le terme de vizir, issu de l’arabe a été adopté par les égyptologues pourdésigner le plus haut fonctionnaire de l’état, le premier ministre en fait. Malgré les doutes de certains archéologues, il semblerait que durant l’ancien et le moyen empire  la fonction de vizir n’ai été remplie que par un seul homme, responsable de tout le pays. Sous le nouvel empire cette fonction fut divisée entre deux hommes. Le vizir de basse Egypte siégeait à Memphis (une exception durant la XIXème dynastie où il siégea à Pi Ramses) et celui de haute Egypte était à Thèbes. Nous ignorons à quelle époque exactement, cette fonction fut divisée, mais elle est attestée dés le règne de Thoutmosis III, peut être à cause des terres conquises par ce dernier. Les deux titulaires de cette fonction exerçaient indépendamment l’un de l’autre ils étaient de rang égal et chacun demeurait seul responsable de son territoire. Sous l’ancien empire, le vizir exerçait son autorité dans ses frontières traditionnelles, sous le moyen empire , sa zone d’influence s’étendit jusqu’à la basse Nubie et sous le nouvel empire, après la reconquête et la mainmise sur la basse Nubie, la Nubie échappa à l’administration du vizir et fut gouvernée par le vice roi de Koush. A la fin de l’époque ramesside, certaines fonctions du vizir furent confiées à l’administration du temple de Karnak. Par la suite, le vizirat perdit de son influence, en tous cas pour le sud de l’Egypte. Les tâches de cette fonction sont décrites dans les devoirs du viziret consignées dans plusieurs tombeaux du nouvel empire. Il est vrai que la situation du vizirat illustrée par ces textes correspond à celle du moyen empire, mais les tâches énumérées possèdent une certaine universalité. Chef de l’exécutif, le vizir était le représentant du roi. Il contrôlait et coordonnait l’administration interne de l’Egypte, il devait aussi s’acquitter de certaines tâches juridiques. Si le vizir est défini comme l’homme chargé de faire régner la Maât (justice et ordre universel), il ne faut pas limiter cette fonction à son seul rôle judiciaire. Ce terme fait de lui le responsable du droit et de l’équité. Il n’exerce aucune fonction législative, celle-ci étant réservée au roi. Chef de l’administration centrale, le vizir est également chargé de veiller au bon fonctionnement de ses services régionaux et locaux. Les fonctionnaires obéissaient à ses ordres et rendaient compte directement. En dernière instance, le vizir était responsable de la légalité et de l’exactitude du recensement des terres et des populations, qui servait de base à la répartition des corvées que l’état exigeait de la population. Le nombre d’archives administratives retrouvées en témoigne. Selon les devoirs du vizir, il avait le droit et l’obligation de contrôler l’ouverture des écluses des canaux. Cette tâche étant nationale, elle exigeait une organisation centrale. Le grenier et le trésor, chargés de gérer les recettes de l’étatétaient eux aussi placés sous le contrôle du vizir. L’importance de la fonction, explique que le vizir est été responsable de la construction de la sépulture royale. Les équipesd’ouvriers de Deir el Medineh, qui ont construit les différentes tombes de la vallée des rois,étaient t placées directement sous ses ordres. Le vizir venait de temps en temps vérifier la bonne marche des travaux. C’est à lui qu’incombait la rémunération des ouvriers et la livraison des matériaux. Sous la XXème dynastie, la situation alimentaire des ouvriers devint de plus en plus précaire et c’est vers lui qu’ils se tournèrent en le rendant responsable…. Mais, nous en reparlerons……… 

Citons quelques vizirs célèbres :


-Imhotep : vizir de Djeser et constructeur du complexe pyramidal de celui-ci, étant considéré comme le père de l’architecture par tous ses successeurs, il finira par être divinisé sous les grecs, il est le premier à avoir utilisé la pierre pour une construction massive. IIIème dynastie

-Ra-hotep, vizir de Snéfrou, IVème dynastie.

-Hémiounou, constructeur de la pyramide de Khéops et neveu de celui-ci. IVème dynastie

-Ptah Hotep, célèbres pour ses maximes de la bonne conduite.Vème dynastie.

-Kagemni et Mérérouka, sous Téti, aller voir leurs mastabas. Vème dynastie.

-Amenhotep fils de Hapou, XVIIIème dynastie, vizir de Amenhotep III et précepteur d’Akhenaton.

 

Les deux plus illustres vizirs de l’histoire Egyptienne ont été : Imhotep et Amenhotep fils de Hapou. Tous deux ont été divinisés, ce qui montre leur importance historique, voire religieuse…Amenhotep fils de Hapou a même eu le privilège de pouvoir se faire construire un temple funéraire, comme le roi, et de se faire édifier des statues colossales à son effigie, privilège du roi. Ce temple devait recevoir ses descendants qui ne devaient pas être délogés de cet endroit sous décret royal. Ce ne fut pas le cas très longtemps (environ 4 siècles) et les enfants des enfants de ce vizir durent quitter le pays après une longue période dhumiliation……..et quelques plaies.

 

À suivre

 

Références : 

Pyramides, temples et tombeaux de l’Égypte ancienne, Richards Lebeau, Autrement

La fantastique histoires des bâtisseurs de pyramides, Zahi Hawass, éditions du rocher.

Les grands sages de l’Égypte ancienne, Christian Jacq, Tempus.

L’Égypte des grands pharaons, Christian Jacq, Tempus.

Dictionnaire des pharaons, Pascal Vernus et Jean Yoyotte. Tempus.

L’Égypte au temps des pyramides, Guillemette Andreu, Hachette.

Histoire de l’Égypte ancienne, Nicolas Grimal. Fayard

Égypte, sur les traces de la civilisation pharaonique, H.F.Ullman.

Les grandes pyramides chroniques d’un mythe, J.P. Corteggiani, Gallimard.

Lire et comprendre les hiéroglyphes, Hilary Wilson, Tchou.

Paysages et paradis de l’autre monde selon l’Égypte ancienne, Christian Jacq, Maison de vie.

Djéser et la IIIème dynastie, Michel Baud, Pyagmalion.

Les cahiers de sciences et vie.

Dossiers d’archéologie.

Et diverses recherches personnelles sur le net.

 

 
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29 août 2010 7 29 /08 /août /2010 15:12

Dans cet articles seront débattus les sujets suivants:

1-Le roi et la fonction royale.

2-Les vizirs

3-Les nomes

4-L'organisation de l'état

5-L'armée

6-La police

7-Les fonctionnaires

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29 août 2010 7 29 /08 /août /2010 15:11

En vertu de la doctrine royale, le pharaon exerce une fonction divine. Il est l’incarnation terrestre du dieu roi Horus, comme en témoigne la titulature royale, où le nom d’Horus apparaît depuis la plus haute époque.

Ajouté à sa nature divine, consignée dans la doctrine royale, ce rôle le rend apte à s’acquitter de sa mission. A partir de la IVème dynastie, l’origine divine du roise traduit par le titre de fils de Rê. Depuis le règne d’Hatshepsout, cette origine est figurée dans un cycle de scènes, qu’on appelle le « mythe de la naissance », le père divin étant, sous le nouvel empire, Amon Rê.

L’état Egyptien était une monarchie absolue. De droit, le souverain était maître de tout et de tout le pays. En vertu de son rang, il exerçait seul le pouvoir législatif. C’était lui qui dictait les lois et les décrets. Il nommait les fonctionnaires et les prêtres, lesquels exerçaient leurs tâches en tant que représentants de son autorité. Les pouvoirs législatif et exécutif ne faisaient qu’un, et s’incarnaient dans la personne du roi.

Les Egyptiens ne possédaient pas de termes propres pour désigner l’état, lequel se définit par des expressions désignant le roi, ou la royauté. Cette singularité linguistique confirme la position centrale du roi dans le pays : le roi est l’état.

Les sources nous présentent le roi comme celui qui prend toutes les décisions au sein de royaume. Les sources évoquent la présence d’un conseil, mais le roi pouvait passer outre à ses objections et suggestions. On faisait ce que disait le roi et cela était juste. Il est vrai que les textes ne décrivent aucune situation réelle ; leur objectif était de prouver la grandeur, la sagesse et la supériorité du roi, mettant en relief son pouvoir suprême et divin.

Le roi était le chef des armées et sa présence personnelle est attestée lors de campagnes militaires extérieures dans de nombreux, pour exemple Ramses II à la bataille de Qadesh, semi échec, sauvé de justesse par le gros des troupes. C’était le roi qui décidait de la guerre ou de la paix et envoyait l’armée au combat.

Le roi ne régnait pas seulement sur le territoire Egyptien. A l’époque de l’expansion territoriale, il exerçait son autorité sur les territoires conquis de la Nubie aux pays du proche orient (on a retrouvé une stèle de Thoutmosis III près de Bagdad). Il entretenait des relations diplomatiques avec les pays étrangers. Nous les connaissons principalement grâce aux archives de Tel el Amarna, qui contenaient de très nombreuses tablettes d’argile qui consignaient la correspondance entre l’Egypte et les pays du moyen orient. Le souverain était également compétent en matière de commerce extérieur, les expéditions les plus connues étant celles qui furent lancées vers Pount sur ordre du roi. Il n’y a jamais eu ni conquête ni invasion du pays de Pount. A partir de Thoutmosis IV, les rois scellèrent des alliances en épousant des princesses des pays avec lesquels ils venaient de conclure la paix. Les relations pacifiques entre les états étaient ainsi symbolisées une fois encore par la personne du roi, à travers son mariage. 

 

Références : 

Pyramides, temples et tombeaux de l’Égypte ancienne, Richards Lebeau, Autrement

La fantastique histoires des bâtisseurs de pyramides, Zahi Hawass, éditions du rocher.

Les grands sages de l’Égypte ancienne, Christian Jacq, Tempus.

L’Égypte des grands pharaons, Christian Jacq, Tempus.

Dictionnaire des pharaons, Pascal Vernus et Jean Yoyotte. Tempus.

L’Égypte au temps des pyramides, Guillemette Andreu, Hachette.

Histoire de l’Égypte ancienne, Nicolas Grimal. Fayard

Égypte, sur les traces de la civilisation pharaonique, H.F.Ullman.

Les grandes pyramides chroniques d’un mythe, J.P. Corteggiani, Gallimard.

Lire et comprendre les hiéroglyphes, Hilary Wilson, Tchou.

Paysages et paradis de l’autre monde selon l’Égypte ancienne, Christian Jacq, Maison de vie.

Djéser et la IIIème dynastie, Michel Baud, Pyagmalion.

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Et diverses recherches personnelles sur le net.

 

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La titulature et les attributs royaux

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29 août 2010 7 29 /08 /août /2010 15:07


 La royauté représente l’un des piliers de la civilisation Egyptienne. Même les empereurs romains se soumirent en Egypte à sestraditions et Decius (249-251 APJC) était le dernier à faire une offrande au dieu Khnoum au temple d’Edfou plus de 3000 ans après les premiers témoignages de l’existence d’une royauté Egyptienne. Bien que cette institution évolue durant les siècles, elle resta telle quelle sans que son fondement ne s’altère. En montant sur le trône, le roi devenait un homme dans un rôle de dieu, descendant sur terre d’Horus et assis sur le trône de Geb.

 

Le roi et la Maât.

 

La plupart des effigies du roi le représentaient non pas dans son individualité historique, mais dans le rôle de celui qui maintient et développe l’ordre universel, auquel il est assujetti au plan des ses activités religieuses et culturelles.  A la base de ses actes, il y a la Maât qui est le principe fondamental de la vision du monde Egyptien. Maât représente l’harmonie entre la vie et le monde, mais aussi la solidarité sociale et une gestion responsable du pays. Comme on peut l’observer le rituelroyal du matin, le dieu solaire a installé le roi sur terre pour qu’il réalise la Maât et pour repousser Isfet, qui représente le chaos et linjustice. Et le roi est responsable devant

la Maât. Il n’est pas au dessus de  l’ordre, il en répond. Les dieux, les rois et les hommes vivent de la Maât.  Le roi n’est que l’exécutant temporel, mortel de cette tâche éternelle, conscient de s’inscrire dans une longue lignée de représentants qui l’ont précédé ou qui le suivront.

Le roi étant le garant de l’ordre, samort constitue une menace pour le monde. Ainsi son successeur recrée-t-il  le monde en entrant dans ses fonctions et réunit symboliquement les deux pays.

C’est ainsi qu’il faut comprendre l’évocation de la première campagne du roi ou sa simple représentation en tant que commandant en chef de l’armée, même s’il n’a pas mené de guerre, y voir le roi massacrant les ennemis.

D’après l’idéologie royale, le cœur du roi, sa pensée et sa volonté sont de nature divine, il est la perfection. En temps de guerre, la parole du roi est la décision adéquate, le bon jugement. Son discours est convaincant, ses paroles sont magiques et engendrent ce qui est nouveau.

 

La naissance et la régénération du roi :

 

L’origine divine du roi qui a été élu déjà dans l’œuf est reprise dans les mythes de la naissance du roi dieu. Selon trois célèbres cyclesd’images ( Deir el Bahari pour Hatchepsout, Louxor pour Aménophis III et au Ramesséum pour Ramses II) la reine temporelle reçoit d’un dieu le futur roi. Sous l’ancien empire, il s’agit de Rê ou d’Horus, sous le nouvel empire d’Amon, à l’époque des Ramessides de Ptah sous la forme du bélier. C’est khnoum, le dieu de la création, qui façonne l’enfant, lequel est ensuite mis au monde, nommé, élevé par des nourrices divines et enfin consacré roi. Parmi les autres formes de légitimation du roi, il y a la transmission de la fonction royale par son père, de même que dans le mythe, la royauté d’Osiris est transmise à son fils Horus ou encore son élection personnelle par un dieu (voir la stèle de Thoutmosis IV aux pieds du Sphinx de Gizeh).


A partir du moyen empire, le roi prenait son successeur assez tôt au trône comme corégent, ce qui garantissait une stabilitépolitique réelle.

Pour se régénérer et assurer la continuité du pouvoir, le roi, à qui les textes promettaient un nombre illimité d’années de règne, célébrait normalement, la première fois et au bout de trente ans de règne et ensuite tous les trois ans, la fête Sed (fête du renouvellement), nous verrons que cette période de trente ans ne sera pas

toujours respectée, en particulier lorsque une légitimation du pouvoir le nécessitait, on pense à Akhenaton entre autre. La veille, on enterrait une statue du roi, comme symbole de sa mort, et le lendemain, au levé du soleil (qui se régénère) le roi

« rajeuni » réaparaîssait sur letrône. Il était couronné une nouvelle fois et témoignait de sa nouvelle force vitale en effectuant une course devant les dieux, voir la cour du complexe de Djeser, construite pour cette célébration.

Aménophis III se flattait d’être le premier à avoir célébré cette fête conformément aux écritures anciennes, car, d’après lui, pas une seule génération d’hommes n’avait célébré correctement la fête Seb depuis le temps de Rê. L’aveu du vieillissement est l’expression de la nature humaine du roi qui, dans de nombreux contes, récits et aussi descriptions, est représenté à l’opposé de l’image idéale transmise par l’idéologie. Dans ces textes, nous apprenons que le roi Amasis aimait boire, que le roi Sasobek était parjure et que le roi Néferkarê aurait été homosexuel.

 

Le roi, chef du pays et maître du monde.

 

Après son couronnement, le roi est présenté en tant que maître de la guerre, grand bâtisseur, celui qui rend le culte et chef des deux pays. Toutes les entreprises accomplies dans ces domaines  servaient au renouvellement permanent de la création et à l’expansion de ce qui est.

Le roi est le père nourricier du pays, il est le garant de la vie des hommes qu’il protège contre la faim, la pauvreté et la violence. L’enseignement loyaliste formulait ainsi le salut d’un pays assuré par la toute puissance du roi : « il est le discernement de ce qui est dans les cœurs, se yeux scrutent tout corps. Il est le dieu solaire sous la conduite duquel  on vit, celui qui est sous son ombre aura beaucoup de serfs. Il est le dieu

solaire grâce aux rayons duquel on voit, qui illumine les deux terres plus que le soleil… il fait plus verdir qu’une grande inondation et il remplit l’Egypte d’arbres fruitiers. »

Le roi peut disposer du monde sans limite, par exemple par la puissance magique de ses paroles. On peut lire sur la stèle de Qouban de Ramses II : « quand tu t’adresse à l’eau, élève toi, sur la montagne ! L’océan primordial surgit sur ton ordre.

Le roi est le maître de l’Egypte que les dieux lui ont confiéeet il est ainsi le seul propriétaire du sol et de ses produits. Il détient des privilèges royaux et une position de monopole économique. Il gère les butins de guerre ainsi que les richesses des pays étrangers qu’il contrôle. En tant qu’instance suprême il désigne les fonctionnaires sur

les postes importants de l’administration, il représente le pouvoir juridique suprême et en tant que tel veille au respect des lois.

En tant que maître du monde  triomphant des ennemis de l’Egypte qui symbolisent le chaos, le roi massacre les ennemis dans une scène souvent représentée qui constitue un motif constant de l’idéologie royale. Le roi combat la rébellion des ennemis étrangers et aspire en même temps à repousser les frontières de l’Egypte en Asie et en

Afrique. Le roi est maître du monde, il est au dessus de tout le pays et de tous les pays étrangers. D’après une inscription provenant de Bouhen, la frontière méridionale va aussi loin que souffle le vent et la frontière septentrionale va jusqu’au bout de l’océan.


L’autre monde, le monde du chaos, est celui des animaux sauvages, que le roi combat en chassant le gros gibier (lion, éléphants et hippopotames), chasse dont il a le privilège.

 

 

 

Le roi et le culte :

 

Tout comme envers les hommes, le roi a des devoirs envers les dieux et , d’après une maxime du rituel matinal, le roi devait, « pour satisfaire les dieux, présenter uax dieux une offrande divine et aux morts une offrande funéraire ». Seul le roi était habilité à célébrer le culte et à édifier les lieux de culte, mais dans la pratique, il déléguer cette tâche aux prêtres. Le roi était le médiateur entre les dieux, qui n’étaient présents sur terre qu’indirectement dans les temples et les statues divines, et les hommes.

La stèle de restauration de Toutânkhamon décrit bien, en évoquant l’hérésie

Amarnienne, ce qu cela implique, en fin de compte, de se détourner des dieux.

« Lorsque sa majesté Toutânkhamon apparut en roi, les temples des dieux et des déesses sombraient dans l’oubli, depuis Elephantine jusqu’aux marais du Delta… ; leurs sanctuaires allaient disparaître et étaient devenus des ruines, envahis par les mauvaises herbes, leurs chapelles étaient comme si elles n’avaient jamais existé et leurs salles un chemin de piétons. Le pays était malade et les dieux se détournaient de lui. Si l’on envoyait un soldat en Syrie pour élargir les frontières de l’Egypte, il ne pouvait y parvenir aucunement. Si l’on implorait un dieu pour lui présenter une requète, il ne venait pas. De même, lorsqu’on implorait une déesse, elle ne venait pas non plus. Leurs cœurs étaient devenus faibles dans leurs êtres et ils détruisaient leurs œuvres. »

Le culte avait pour objectif d’apaiser les dieux et d’assurer leur bienveillance à l’égard du pays. Le renoncement du culte mènerait le monde à sa perte.

L’héritage culturel de l’Egypte antique est marqué par les monuments que le roi, en maître d’œuvre, a fait construire en l’honneur des dieux (excepté les tombeaux). La signification du mot monument en Egyptien ancien était « qui reste ».

 

La royauté dans l’histoire :

 

me si on a une certaine continuité dans la royauté Egyptienne, on assiste tout au long des trois millénaires de l’histoire Egyptienne à une évolution dans la conception de la royauté.

On retrouve des traces de l’origine de la royauté Egyptienne dans la seconde moitié du IVème millénaire avant JC. Les premiers tombeaux que l’ont attribue à des rois à Hiéraconpolis et à Abydos, des palettes, des massues décorées et la pierre de Palerme (qui comporte la liste des rois jusquà la Vème dynastie témoignent de l’existence d’une royauté et d’une idéologie royale depuis au moins 3200 avant- JC.

Des découvertes plus récentes sont venues enrichir notre perspective et ont rendu l’origine de la royauté Egyptienne moins remarquable mais plus compréhensible.

Les recherches montrent que l’évaluation de la position de roi depuis l’ancien empire a évolué. Alors que l’on considérait le roi de l’ancien empire comme un dieu il est clair aujourd’hui que ce roi était considéré comme un homme. Mais dans l’idéal, il remplissait ses fonctions de manière si parfaite qu’il devenait l’égal des dieux et que

sa nature même était identifiée à la nature divine, en particulier à celle du dieu solaire. Depuis Aménophis III le roi, qui était assimilé au dieu solaire Rê, était déjà vénéré de son vivant comme un dieu. Dans un texte datant de l’époque de Ramses II, « le roi est


caractérisé comme le dieu créateur vivant « Khnoum », comme roi divin né comme Khépri dont Rê est le corps, engendré par Rê que Ptah-Tatenen a conçu, il est ici fils , image et manifestation du dieuqui l’a intronisé, il porte le pshent , est fils la couronne blanche , héritier de la couronne rouge qui unit les deux terres en paix. »

Le moyen empire souligne que la royauté est absolument nécessaire au bon fonctionnement de la société et de l’économie. Ceci est énoncé clairement dans l’enseignement pour Mérikarê : « la royauté est une bonne institution ».

Sous le nouvel empire, les entreprises du roi ne sont plus toujours une évidence, elles sont fondées et considérées comme des actions exceptionnelles et historiques.

On peut lire à propos de des conquêtes de Thoutmosis Ier que rien de tel n’avait pu être relevé dans les annales de prédécesseurs depuis les descendants d’Horus (les premiers rois). Le récit de Ramses IIà propos de la bataille de Qadesh, dont l’objectif était d’aider à conclure lapaix avec le royaume Hittite, ce qui constituait un

événement unique sur le plan historique, prend ici une place particulière. Dans ce récit une nouvelle tendance se fait jour, que l’on observe depuis le nouvel empire : le dieu intervient à plusieurs reprises dans l’histoire, ce qui diminue l’importance de la

royauté et permet avec la XXIème dynastie la création de l’état Thébain du dieu Amon. Les rois des époques ultérieures encouragent désormais les références au passé de la culture Egyptienne. Tout comme leurs sujets, ils sont conscients de vivre dans

un espace demémoire collective englobant plusieurs millénaires qui s’impose à leurs yeux et … est éclairé chronologiquement et historiquement jusque dans les moindres recoins. C’est à cette époque que remonte l’apparition du titre de roi Pér-âa « la grande maison » dans la tradition hébraïque, qui marque l’introduction de la notion de pharaon dans le langage moderne.

La fin réelle de la royauté Egyptienne sacheva avec la victoire du christianisme qui remplaçait la foi en un roi, fils du dieu solaire et garant du salut dans ce monde par la foi en Jésus et en Dieu.

Références : 

Pyramides, temples et tombeaux de l’Égypte ancienne, Richards Lebeau, Autrement

La fantastique histoires des bâtisseurs de pyramides, Zahi Hawass, éditions du rocher.

Les grands sages de l’Égypte ancienne, Christian Jacq, Tempus.

L’Égypte des grands pharaons, Christian Jacq, Tempus.

Dictionnaire des pharaons, Pascal Vernus et Jean Yoyotte. Tempus.

L’Égypte au temps des pyramides, Guillemette Andreu, Hachette.

Histoire de l’Égypte ancienne, Nicolas Grimal. Fayard

Égypte, sur les traces de la civilisation pharaonique, H.F.Ullman.

Les grandes pyramides chroniques d’un mythe, J.P. Corteggiani, Gallimard.

Lire et comprendre les hiéroglyphes, Hilary Wilson, Tchou.

Paysages et paradis de l’autre monde selon l’Égypte ancienne, Christian Jacq, Maison de vie.

Djéser et la IIIème dynastie, Michel Baud, Pyagmalion.

Les cahiers de sciences et vie.

Dossiers d’archéologie.

Et diverses recherches personnelles sur le net.

 

 

 

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