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12 novembre 2010 5 12 /11 /novembre /2010 00:21

Au début de l’histoire, il y a le pharaon qui guide son peuple, ordonné comme dans une pyramide. La route à suivre lui est indiquée par les textes sacrés qui résument toute la science de l’univers visible et invisible. Nous trouvons un exemple de cette science très ancienne dans les textes des pyramides, gravés sur les parois de la pyramide d’Ounas pour la première fois vers 2325.  

Lorsque le pharaon finira par devenir son propre guide, il y aura de nombreux livres des morts, textes des sarcophages et livres de la Douat, destinés à toute âme en route vers l’au-delà. Ces textes supposent la connaissance du royaume des mortss à travers la fois religieuse et contiennent des règles de comportement, des formules magiques, des rituels sacrés, des prières secrètes, de façon à mettre le voyageur en mesure de surmonter les différentes épreuves qui l’attendent. Tout ceci va d’une synthèse étroite du rapport entre l’âme et l’esprit universel à une conscience de en plus profuse qui complique les rapports et les remplit d’images que progresse la conscience individuelle et que complique la puissance de la foi ancienne. Même l’équilibre et la continuité entre vie terrestre et vie dans l’au-delà varient et oscillent entre deux extrêmes : soit fuir une immortalité toujours moins compréhensible pour s’ancrer désespérément dans la vie terrestre, soit exalter la vie dans l’au-delà pour se libérer de cette vie tourmentée et angoissante.  

On trouve un exemple du mépris de la vie et de l’admiration de l’au-delà dans un chant de -1790 environ :

« Voici, la mort se tient devant moi comme la guérison de l’infirme, comme la sortie au grand air après une longue maladie. Aujourd’hui la mort se tient devant moi comme un parfum de myrrhe ; comme un repos sous la tente aux heures de brise… aujourd’hui la mort se tient devant moi et m’attire comme la vue de sa maison pour celui qui a été si longtemps prisonnier »

Photo 003 

Le grand et ultime voyage commence par la séparation du Ka spirituel du corps matériel (a). Le Ba, âme de l’homme est détaché de la vie terrestre et tourne désorienté autour du cadavre. La compatissante Isis l’accueille sous ses grandes ailes affectueuses (c)et le confie au savant dieu Anubis afin qu’il le réconforte et lui serve de guide et de soutien jusqu’au jugement divin (b).

 Photo 005 

Tous deux se dirigent vers les confins du monde et exactement vers l’une des quatre montagnes qui soutiennent le ciel : celle à l’ouest d’Abydos (d), la ville sacrée d’Osiris. Ce très haut mont dépassé, l’âme, avec le bateau de Kheper descend dans la « galerie de la nui » (e) où coule le fleuve des enfers.  Anubis réussi à mener la barque sur les rapides vertigineux du fleuve sillonné par les sinuosités du serpent Apophis (h). La barque pénètre au cœur des enfers, dans le royaume des choses secrètes.

  Les berges et les eaux du fleuve grouillent d’êtres monstrueux qui se jettent sur les voyageurs. Des babouins gigantesques (f) tentent de les capturer avec un filet ; des serpents armés de longs couteaux, des reptiles à cinq têtes affamés, des dragons, jaillissent continuellement de la terre et des eaux. Ce ne sont que hurlements, menaces, lamentations d’ombres errantes, d’êtres refusés par l’esprit, de larves humaines sans tête et ennemies d’Osiris (g). A la défense et au réconfort prodigués par Anubis participent des êtres divins qui, en silence, se serrent autour de l’âme du défunt presque détruite par l’épouvante. Finalement, on arrive aux limites du royaume ténébreux de la Douat. Pour en sortir, il faut franchir sept portes (i), et pour entrer dans la grande salle d’Osiris, il faut passer dix pylônes l). Chacune des portes est gardée par une divinité : le dieu sorcier, le gardien, l’interrogateur,. Pour passer, l’âme doit connaître les paroles magiques voulues, et le nom secret du gardien du seuil, après quoi elle peut dire :  "ouvrez moi la porte et soyez mes guides". Passées les sept portes, commence le passage des pylônes et chaque maître du pylône lui révèle son nom secret pour l’éternité.

Photo 004

Après le dernier pylône, l’âme entre dans la grande salle d’Osiris. Tout autour se tiennent les dieux de l’univers, les Ka cosmiques, images du dieu absolu lui-même dans lequel ils se reflètent en mille couleurs, (dans le tombeau de Thoutmosis III sont présents 741 dieux). Au milieu s’élève une pyramide à degrés, que l’âme, fatiguée par sa longue épreuve, monte aidée par le bon Anubis (m). Sur la plate forme du sommet de la pyramide, il y a quatre grands juges, les couples qui ont donné origine au créé : Shou et Tefnout (air et feu), Geb et Nout (terre et ciel). Ces juges sont présents avec Osiris. Ils sont l’expression pure de la création divine. Aux pied du dieu roi de l’au-delà, il y a la balance pour la pesée du cœur.

Le moment décisif est enfin arrivé, l’âme est seule devant le dieu suprême et doit démontrer qu’elle n’a jamais fait de mal contre personne (n). De grands et lumineux idéaux ont guidé celui qu’on juge devant le dieu suprême pendant toute sa vie : «Si tu es grand après avoir été petit,  si tu as été riche après avoir été pauvre ne soit pas avare de tes richesses parce qu’elles te sont venues comme un don de dieu….Si donc tu cultives tes champs et qu’ils sont fructueux , ne remplis pas seulement ta bouche, souviens toi de ton voisin, car l’abondance t’a été donnée par dieu… » Ptahotep, dans se maximes que l’on répéta pendant deux mille cinq cent ans avertit : « Ne sème pas la crainte parmi les hommes car dieu te combattra dans la même mesure… » Mais le plus grand monument que l’Egypte antique nous ai légué est contenu dans les phrases que prononce Nefertem-Rê au grand jugement : « J’ai donné du pain à l’affamé, j’ai, donné à boire à celui qui avait soif, j’ai vêtu celui qui était nu, j’ai fait passer le fleuve à celui qui n’avait pas d’embarcation, j’ai ensevelis celui qui n’avait pas d’enfants… ».On remarque que les piliers de la bonté humaine sont répétés dans de nombreux mastabas, ils font partie des idéaux qui, cinq milles plus tôt, préparaient la voie menant au royaume des cieux. Une fois que l’âme a révélé ses actions, son cœur est placé, sur un plateau de la balance et sur l’autre une plume de Maât, déesse de la vérité et enfin la balance se débloque. Thot note les opérations, tandis que de la terre émerge Ammout, monstre crocodile-léopard-hippopotame (n), prêt à dévorer l’âme perdante et- l’entraîner dans les ténèbres de Sokaris. Si le cœur est plus léger que la plume, l’âme est justifiée et le Ka spirituel lui redonne la vie pour l’éternité. Voir le papyrus du scribe Hinefer. Ensuite commence la vie dans le paradis, c'est-à-dire dans les champs de Ialou : d’abord, l’âme se purifie de tout déchet terrestre en se baignant dans le lac du lotus (o), après quoi redevenue pure et jeune, comme dans le sein de la déesse Mout, elle travaille, heureuse dans les champs du paradis et reunie aux siens elles chasse pêche le long du Nil céleste (p).

 Photo 006

La dernière étape du grand voyage vers l’éternité prend trois aspects importants.

-le premier est déjà contenu dans la pensée antique où la personnalité humaine, une fois régénérée et justifiée, continue à opérer en tanat que partie du tout et de la volonté divine, s’unissant à l’armée d’Horus pour combattre le mal et la souffrance sur terre.

-le second, càd l’anéantissement de son âme dans le nirvana Egyptien, se reflète dans un très belle image des contes de Sinouhé : « fut enlevée au ciel et ainsi se trouva uni au disque du Soleil et son corps retourna à celui qui l’avait engendré… »

-le troisième, la découverte de son propre Etre dans l’absolu, est chanté par l’âme béatifiée : «  je suis Rê et Rê est moi… l’Etre est en moi, le non Etre est en moi… je suis maître de l’âme de dieu qui m’enferme dans son sein. »

L'article en pdf

Les textes des pyramides

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commentaires

M
votre blog est tres bien pouvez vous me renseigner sur le livre "le livre de la vie apres la mort " de l egypte ancienne<br /> merci d avance
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R
<br /> Comme pour tous ceux qui, je l'espère, laisseront chez vous un commentaire, il vous suffit de cliquer sur mon nom souligné et vous arriverez sur mon blog ...<br /> <br /> <br />
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R
<br /> Bonjour à vous,<br /> <br /> Le hasard faisant que nous publions vous et moi sur la même plate-forme me permet de découvrir aujourd'hui l'existence de votre jeune blog également consacré à l'Egypte antique.<br /> <br /> Je viens de très rapidement parcourir quelques-uns des très intéressants articles et ne comprends pas bien la raison pour laquelle personne ne vous laisse un commentaire ne fût-ce que pour épingler<br /> leur côté fouillé.<br /> <br /> Simple petite remarque, parce que cela me gêne un peu : quelles sont vos sources ? Pourquoi n'ajoutez-vous pas, en notes infra-paginales les références des ouvrages que vous avez consultés ?<br /> <br /> Une bibliographie permettrait en outre à vos lecteurs d'avoir peut-être envie de poursuivre la quête de connaissances à propos des sujets que vous avez entamés ...<br /> <br /> Ceci posé, je vous souhaite excellente continuation dans la voie que vous vous êtes tracée.<br /> <br /> Richard LEJEUNE<br /> <br /> <br />
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A
<br /> <br /> Bonjour et merci pour le commentaire.<br /> Je prends bonne note des remarques et ne manquerai pas de remettre à jour tous mes articles.<br /> <br /> <br /> Donnez moi l'adresse de votre blog, je ne manquerai pas d'aller y faire un tour<br /> <br /> <br /> Cordialement,<br /> <br /> <br /> <br />